Les noirs corbeaux au noir plumage,
Revenus de leur long voyage,
Croassent dans le ciel vernal.
Les taillis, les buissons moroses
Attendent leurs joyeux oiseaux :
Mais, au lieu des gais virtuoses,
Arrivent premiers les corbeaux.
Pour charmer le bois qui s’ennuie,
Ces dilettantes sans rival,
Ce soir, par la neige et la pluie,
Donneront un grand festival.
Les rêveurs, dont l’extase est brève,
Attendent des vols d’oiseaux d’or ;
Mais, au lieu des oiseaux du rêve,
Arrive le sombre condor.
Mars pleure avant de nous sourire.
La grêle tombe en plein été.
L’homme, né pour les deuils, soupire
Et pleure avant d’avoir chanté.
Nérée Beauchemin
Nérée Beauchemin
☁☁☁
NB - Il n'a quasiment jamais été chassé, sauf dans les périodes de grande famine, sa chair étant considérée comme immangeable, sauf après une très longue cuisson.
Du fait du comportement de charognard de ces espèces, le corbeau a aujourd'hui une mauvaise réputation en occident.
2 commentaires:
"L’homme, né pour les deuils, soupire
Et pleure avant d’avoir chanté"
Beau poème. merci Fanchon
Le corbeau était souvent représenté sur les illustrations de laboratoires alchimiques. Amitiés.
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